La simulation sur mannequin haute-fidélité peut être source de stress et d’anxiété chez les participants. L’objectif de cette étude est d’évaluer le retentissement des séances de simulation sur le niveau de stress des internes en anesthésie-réanimation (DESAR) et en médecine d’urgence (DESCMU) lors de situations critiques.

Deux groupes de 23 internes (3^e année de DESAR et 1^re année de DESCMU) ont été formés initialement (T0), par tirage au sort, sur simulateur haute-fidélité HPS^® de CAE à une situation critique (arrêt cardio-circulatoire ou choc anaphylactique). Une évaluation était organisée à 6semaines (T1) et à 6mois (T2) avec passage de l’ensemble des internes sur 2 situations critiques : celle à laquelle ils avaient été formés (S1) et celle à laquelle ils n’avaient pas été formés (S2). Le niveau de stress était mesuré au moyen d’une échelle numérique (EN de 0 à 10), de la fréquence cardiaque moyenne (FCmoy) et maximale (FCmax) ainsi que du State-Trait Anxiety Inventory (STAI). La comparaison de 2 mesures sur un même individu a été effectuée par un test de Wilcoxon apparié et par un test de Student apparié, p<0,05 comme significatif. Les données sont présentées sous forme de médiane (interquartile 25–75).

Le Tableau 1 résume les différents résultats. Une diminution significative du STAI était retrouvée entre T1 et T2 pour les 2 scénarii, de même pour l’EN au S2. de façon significative les fréquences cardiaques moyenne et maximale étaient diminuées entre S1 et S2 à T1 et à T2.

L’étude montre une diminution du stress (évalué par le STAI et EN), par la répétition des séances à distance. Selon les mesures physiologiques (FC) les internes sont moins stressés lors d’un deuxième scénario au cours d’une même session. Cela implique que l’implémentation d’une évaluation formative ou certificative, doit se faire dans le cadre d’un programme pédagogique basé sur une répétition de séances au cours du cursus universitaire. L’évaluation notera le second scénario au cours d’une même session où le premier servirait d’épreuve « à blanc » pour que le participant s’affranchisse du stress induit par le passage sur le simulateur en lui-même.